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Ces villes françaises où louer un meublé revient moins cher qu’une location vide

Alors que les locations de logements meublés sont traditionnellement plus chères que celles de logements vides, une étude de SeLoger constate que la tendance s’est inversée dans certaines grandes villes cette année.

La crise sanitaire réserve décidément bien des surprises à l’immobilier. Non seulement les annonces de locations immobilières ont explosé en un an, mais cela coûterait désormais moins cher de louer un logement meublé qu’une location vide dans certaines villes de France, à en croire la dernière étude réalisée par le groupe d’annonces immobilières SeLoger. Le phénomène s’observe particulièrement dans certaines villes de l’Ouest de la France, comme Nantes et Rennes, et de la petite couronne parisienne, telles que Boulogne-Billancourt et Montreuil.

Un premier constat est celui de la baisse des loyers des logements meublés dans certaines villes. SeLoger a observé une baisse significative de 11,5% sur un an à Rennes, tout comme à Nantes où les loyers des meublés ont globalement chuté de 9,9% sur la même période. Ces chiffres sont d’autant plus remarquables que la baisse ne concerne que les logements meublés : à Rennes les loyers des locations vides ont augmenté de 3,9% en un an, tandis qu’à Nantes ils ont grimpé de 4,9%.

Inévitablement, ces fluctuations ont fini par inverser la tendance : dans certaines villes il est désormais moins cher de louer un logement meublé qu’un logement vide. C’est à Nantes que l’écart de prix est le plus notable : le loyer moyen des logements meublés s’y élève à 670 euros par mois en moyenne, contre 721 euros pour un logement vide. Même constat à Rennes, où un meublé coûte en moyenne 603 euros à ses locataires, contre 640 euros pour un logement vide.

Alors que ce sont des villes où la demande de logements est particulièrement importante, Boulogne-Billancourt, Saint-Denis, Montreuil et Argenteuil sont également concernés par ces chiffres paradoxaux. La dynamique Boulogne-Billancourt a notamment vu ses loyers de logements meublés chuter de 5,1% en un an pour atteindre 1.475 euros en moyenne. En parallèle, les loyers des logements vides boulonnais ont augmenté de 6,1%, et s’élèvent en moyenne à 1.486 euros en janvier 2021.

Mais comment expliquer cette tendance inédite ? “Le phénomène est en corrélation directe avec l’impact de la crise sanitaire, indique Séverine Amate, porte-parole chez SeLoger. Avec l’arrêt du tourisme, de nombreux logements meublés se sont retrouvés sur le marché de la location”. Le volume d’annonces de logements meublés déposées sur le site de SeLoger a en effet explosé, grimpant de 89,8% en un an. Des logements qui étaient auparavant dédiés à des locations saisonnières ne trouvant plus preneurs, leurs propriétaires ont donc été contraints de les proposer en location de longue durée, de manière à conserver un revenu stable en cette période de crise. Et forcément, loi du marché oblige, la concurrence grandissante autour des logements meublés a fait baisser leurs prix.

 

Source: Capital, 23/02/2021